26 juin 1794, la révolution française à la croisée de nos chemins.

Révolution

Cent quatre ans après la victoire remportée par le maréchal de Luxembourg, le drapeau français reparaît dans les champs de Fleurus. Mais ce n’était plus le drapeau blanc : les trois couleurs de la République ont pris sa place.
Le Comité du Salut public a résolu de faire un vigoureux effort et de transporter la guerre en Belgique. Non moins désireux de résultats décisifs les coalisés rassemblent tous leurs moyens. L’hiver se passe de part et d’autre en préparatifs.

Marechal_de_Saxe_Cobourg

Au printemps, le prince de Cobourg ouvre la campagne par un mouvement qui semble annoncer de vastes projets visant directement la France. Après une campagne de succès et de revers, la bataille du 26 juin est d’une importance capitale pour la survie de la République.
Commandée par le général Jourdan, l’armée a pour centre la ville de Charleroi. A gauche, des troupes sont placées en avant de Landelies, Trazegnies et en avant du moulin de Jumet. A droite, des troupes défendent les postes de Baulet, Wanfercée, Velaine et Lambusart. Au centre, les troupes sont stationnées un peu en arrière et sur la gauche de Fleurus; au-delà d’Heppignies et en avant de Gosselies.

L’action s’engage dès l’aube du 26 juin. Les Français remportent des succès limités sur la gauche mais sur la droite les choses se passent moins bien. Les alliés emportent Wanfercée, Baulet et Velaine. Venant de Fleurus, ils s’avancent contre les retranchements français, les forçant à reculer sur Lambusart. La cavalerie française cède, mais l’infanterie tient. Les escadrons français, retranchés à gauche de Lambusart, font reculer les régiments qui s’avancent. Le sort de la bataille est désormais fixé en ce lieu. Si les troupes françaises en sont chassées, c’est toute la droite qui s’effondrera. Jourdan appelle en toute hâte tout ce qui lui reste. Mais, avant que es renforts n’aient le temps de parvenir sur place, une nouvelle attaque a lieu sur Lambusart. A l’exception de quelques bataillons qui se maintiennent dans les haies, le gros des troupes françaises fuit. Mais le miracle se produit, la poignée d’hommes tient. Le combat est terrible. Ne pouvant contourner les retranchements français, les troupes sont obligées de les aborder de front. Par trois fois elles arrivent jusqu’à portée de pistolet et sont repoussées, jonchant la terre de morts. Aussitôt que les alliés tournent le dos, ils sont chargés par les escadrons français qui débouchent des lignes. Les tirs de l’artillerie enflamment les champs, on se bat dans une plaine en feu. Pendant ce temps, au centre (Heppignies), la bataille est « molle ». On se borne à des échanges d’artillerie et quelques engagements sporadiques. C’est à quatre heures de l’après-midi que les combats dans cette zone prennent de l’ampleur.

1794_masson

Trompé par de fausses informations annonçant une défaite sur Lambusart, le général commandant sur Heppignies, craignant d’être isolé, abandonne la cité. Jourdan accourt, détrompe l’officier, usant du célèbre : “ Point de retraite aujourd’hui ! La victoire ou la mort ! ”. Les bataillons ennemis qui ont pénétré dans les jardins, dans les haies sont taillés en pièces. Quant aux troupes qui s’avançaient entre Heppignies et Wangenies, elles sont foudroyées par l’artillerie. Jourdan ordonne la charge finale. Les lignes autrichiennes sont culbutées et le désordre s’empare des rangs alliés. Le prince de Cobourg ordonne le signal de la retraite. La perte des républicains s’élève à environ cinq mille hommes, celle des alliés est évaluée au double.
Même si son rôle fut des plus limités n’oublions pas l’épisode caractéristique de cette bataille : la première apparition d’un ballon captif de reconnaissance sur le champ de bataille.
Cette bataille fut une des plus grandes luttes de l’histoire : la lutte de deux âges et de deux mondes, une lutte dont l’avenir était l’enjeu.

Pour la Belgique, elle eut une répercussion énorme. Si le hasard des armes avait donné la victoire aux alliés, qui sait ce qu’eut été l’avenir ? La France, ce jour-là, commença son rôle de grande initiatrice. L’aube d’un monde se levait. Le 26 juin 1794 à Fleurus, naquit dans la douleur une nouvelle Europe.

A mesure que les événements historiques se rapprochent de nous, la documentation que nous en avons se fait plus précise mais également plus difficile à gérer et par conséquent à proposer à nos visiteurs. Notre choix a donc été d’offrir un résumé court des événements et d’y adjoindre des textes originaux de différents auteurs.

Biographie universelle Michaud
1876, article concernant Jean-Baptiste Jourdan, Maréchal de France.

La bataille de Fleurus
d’après les archives du dépôt de la guerre, E Hardy, 1876..

Jourdan vainqueur à Fleurus
Introduction au livre du Colonel Allain Bernède « Aux avant-postes de Charleroi, Fleurus, 1794.

Les victoires françaises de Fleurus 
1690 1794 1815, comité Franco-Belge du mémorial de Fleurus, 1934-1936.

Les aérostats aux armées de la République, d’après les mémoires de M. le baron de Selle de Beauchamp.

Les invasions françaises en Hainaut (1792-1794), article publié dans la revue Hainaut-Tourisme n° 201 éditée par la Fédération du Tourisme de la Province de Hainaut, 1982.

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bataille 1690_HI
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Dernière victoire

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