Les oeuvres originales sur la bataille du 16 juin 1815

Lors du lancement du projet de « Panorama de la bataille de la bataille du 16 juin 1815 », le choix a été fait de faire appel à des artistes spécialisés pour la création de certaines scènes spécifiques, symboliques, de la bataille.
Sur les conseils de notre conseillé historique, Monsieur Alain ARCQ, 6 scènes avaient été retenues.
Un descriptif précis de la scène était alors fourni à l’artiste qui y apportait sa « patte ».
Voici les descriptifs fournis et le résultat qui en est ressorti…

« Napoléon au moulin Naveau, le 16 juin 1815 »      
Une oeuvre de Patrice Courcelle

Napoleon

Napoléon, au pied du moulin Naveau, vient de donner instruction à Rogniat de faire percer une lucarne dans le toit du moulin. Un groupe de sapeurs s’avance vers le bâtiment tandis que l’Etat-Major se groupe autour de l’Empereur auquel son premier page tend une lunette.

Une œuvre peinte est un interprétation par l’artiste des directives générales fournies par le commanditaire. Dans le cas qui nous occupe, la nécessité d’obtenir un portrait de qualité de l’Empereur l’a obligé à s’éloigner du descriptif original de l’œuvre.

Descriptif de l’oeuvre lors de sa commande

Un moment précis où Napoléon monte sur le moulin Naveau alors que les Sapeurs vont aménager l’observatoire de la toiture. Ce moment précis montrera l’Empereur qui découvre les positions prussiennes du bout de sa lorgnette et ce sur la plate-forme entourant le moulin.
Cette oeuvre montre différents éléments inédits :

Le visiteur, qui sera mis à la place du Maréchal Blücher observant au départ du moulin de Brye, découvrira au travers d’une lunette fixe, l’Empereur qui le regarde lui-même!
Les Sapeurs de la Garde dont l’uniforme est assez exceptionnel seront présentés ici au travail.
Au pied du moulin et, accompagnant l’Empereur, seront représenté l’Etat-Major impérial accompagné du général Rogniat et une partie de la Vieille Garde, sans oublier les Chasseurs à Cheval de la Garde, assurant le piquet.

A titre indicatif, voici quelques documents représentants des élements du paysage qui sera présent dans cette oeuvre.

« Le service des ambulances accompagnant les troupes françaises lors des combats du 16 juin 1815 »

Une oeuvre de Florent Vincent
Médecins, chirurgiens et troupes du service de santé se portent au secours des premières victimes des combats sur Saint-Amand. Cette oeuvre est un reflet exact des pratiques médicales et du matériel d’époque.

Une oeuvre peinte est un interprétation par l’artiste des directives générales fournies par le commanditaire. Dans le cas qui nous occupe, la problématique était de créer une scène à la fois réaliste sans être « trop sanglante ». L’artiste en a tiré l’oeuvre qui suit.

Qu’en pensez-vous ?

Descriptif de l’oeuvre lors de sa commande 

Cette œuvre décrira les aAmbulances, infirmiers et médecins s’occupant des blessés des premières attaques sur Saint-Amand. 

Composition de l’œuvre :   

Situés presque au même niveau que l’observatoire de Blücher (pied du moulin), nous trouvons les hauteurs à l’Ouest de Saint-Amand, d’où sont parties les troupes de Vandamme et de Girard. Il s’agit ici des positions de la 7e Division de Girard, ce qui permettra de voir les ambulances dans un plan de face (en direction du château de l’Escaille).

Le décor :

Dans le cas de l’attaque de Saint-Amand, il s’agit de champs de seigle assez élevés d’après les mémoires de témoins oculaires. Comme l’infanterie y est passée en colonnes d’attaques, cela permet une représentation de seigles foulés aux pieds de milliers de soldats et donc aplatis convenablement. Quelques touffes peuvent encore s’élever çà et là.

S’afférant autour des blessés, des ambulanciers mais aussi quelques chirurgiens et aide-chirurgiens seront placés. Deux modèles de chariots « ambulance » seront à placés dans la composition. Une à deux chevaux et une avec un seul cheval. Au sol, des blessés et cadavres d’infanterie de ligne ou légère. Il est important de signaler que vu la distance à laquelle se situe cette scène, les blessures auront été causées par des boulets ou bombes de mortier. Pas de blessures d’armes légères.

Les tenues et l’occupation des infirmiers et chirurgiens seront représentés au maximim. Pour les infirmiers, une grande attention sera accordée, la représentation des pauses mais aussi du matériel et de l’habillement (avec shako, bonnet de police, tablier, etc…).

«Intervention du Corps de Drouet d’Erlon en fin de journée du 16 juin 1815»

Une oeuvre de Patrice Courcelle
Deux sous-officiers prussiens et un officier, placés en Avant du village de Wagnélée (visible à droite), découvrent l’arrivée sur le champ de bataille d’un corps d’armée inconnu. Il s’agit du corps d’armée de Drouet d’Erlon, envoyé depuis les Quatre-Bras par le Maréchal Ney.

Une oeuvre peinte est un interprétation par l’artiste des directives générales fournies par le commanditaire. Dans le cas qui nous occupe, l’artiste à choisi « d’inverser » le point de vue de l’image, l’accent étant placé sur les éclaireurs prussiens découvrant l’armée de ces troupes inconnues.

Qu’en pensez-vous ?

Descriptif de l’oeuvre lors de sa commande

Dans le lointain, sur la gauche française, une tête de colonne apparaît sur le tracé de l’ancienne chaussée romaine (Chaussée Brunehault). Elle se dirige sur Wagnelée en suivant cette route. En tête, des cavaliers du 3e régiment de chasseurs à cheval de la brigade Bruno, faisant partie de la 1ère division de cavalerie de Jacquinot. Derrière cette cavalerie, une colonne d’infanterie.

Les drapeaux sont-ils déployés ?

Peu de chance car alors l’Empereur n’aurait pas hésité ; ni lui ni Vandamme qui, beaucoup plus près (au moins trois kilomètres), hésite et fait prévenir l’Empereur. Le bleu des uniformes de l’infanterie et le vert foncé des chasseurs à cheval se confondent de loin avec le noir des Prussiens….

Il s’agit ici d’un instant important qui se passe vers 18h00, c’est-à-dire en pleine clarté en ce mois de juin.

Il est important d’imaginer cette colonne comme étant vue au travers d’une lunette, dans la fumée des fusillades du champ de bataille à hauteur de Saint-Amand et dans le lointain. On distingue les cavaliers sur leur monture et les fantassins qui suivent mais sans les identifier avec une totale certitude. La colonne est flanquée de tirailleurs et quelques cavaliers assurant le piquet de reconnaissance avancée en direction de Wagnelée. Le tout à travers les trouées dans les arbres et les courbes de l’horizon.

Le flou doit être maintenu même à travers la lorgnette. On doit voir les personnages mais surtout l’effet de masse, tout en assurant l’impossibilité de pouvoir affirmer que cette colonne est française et ainsi faire partager aux spectateurs le ressenti de Blücher et de Napoléon.

En arrière plan, il y aura le Moulin (à vent) de Chassart (celui situé près de la ferme du même nom). Le moulin se trouve un peu en avant plan et à gauche de la tête de colonne. Les tirailleurs et la cavalerie sont à peu près à sa hauteur.

Rappelons que le 1er Corps vient de Mellet, par la chaussée romaine, et arrive à l’ouest de Wagnelée. D’après Houssaye, la position atteinte par le 1er Corps doit se trouver à environ 2000 mètres à l’ouest de Saint-Amand et à 1500 mètres au sud-ouest de Wagnelée. Cette position est à trois kilomètres de Fleurus. Enfin, pour peaufiner cette situation cartographique, certains auteurs mentionnent la tête de colonne de Durutte à 3 ou 400 mètres au sud du moulin Chassart. Avant de repartir avec son Corps d’Armée vers les Quatre-Bras, d’Erlon laisse la 4ème division de Durutte et la cavalerie de Jacquinot en vue de Wagnelée. Malheureusement aucun ordre n’accompagne son départ si ce n’est une consigne « d’être prudent ».

La colonne vue par l’Empereur de Fleurus …

Vers 18h00, un officier de liaison envoyé par le général Vandamme jette néanmoins la confusion à l’état-major impérial. Il signale l’arrivée d’une colonne non reconnue qui progresse de la direction de Villers-Perwin vers Wagnelée. L’Empereur interrompt alors la mise en place de son dispositif d’attaque prévu pour percer le centre ennemi et fait reconnaître cette colonne qui s’avère être les unités du comte d’Erlon. Comme nous le savons aujourd’hui, ce dernier recevant un contrordre du maréchal Ney, retournera vers les Quatre-Bras pour aussi y arriver trop tard et ne pas prendre part à l’action.

Afin d’avoir une idée de la « masse » représentée par cette colonne, voici la liste des unités en faisant partie ainsi que leur effectif.

4ème division d’infanterie sous les ordres du lieutenant-général comte Durutte

O &T = total officiers et troupe

Première brigade : maréchal de camp chevalier Pegot

8ème régiment d’infanterie de ligne : colonel Ruelle ==> 983 (O & T)
29ème régiment d’infanterie de ligne : colonel Rousselot ==> 1146 (O & T)
Deuxième brigade : maréchal de camp Brue

85ème régiment d’infanterie de ligne : colonel Masson ==> 1031 (O & T)
95ème régiment d’infanterie de ligne : colonel Garnier ==> 1100 (O & T)
Artillerie et train

9ème compagnie du 6ème régiment d’artillerie à pied : capitaine Bourgeois ==> 84
3ème compagnie du 1er escadron du train : capitaine Drulin ==> 93
Génie

4ème compagnie du 2ème bataillon du 1er régiment du génie : capitaine Parentin ==> 71
1ère division de cavalerie : lieutenant-général baron Jacquinot

Première brigade : maréchal de camp baron Bruno

7ème régiment de hussards : colonel baron de Marbot ==> 439 (O & T)
3ème régiment de chasseurs à cheval : colonel marquis A. de La Woestine ==> 365 (O et T)
Deuxième brigade : maréchal de camp baron Gobrecht

3ème régiment de lanciers : colonel Martigue ==> 406 (O & T)
4ème régiment de lanciers : colonel Bro ==> 296 (O & T)
Artillerie et train

2ème compagnie du 1er régiment d’artillerie à cheval : capitaine Bourgeois ==> 73
3ème compagnie du 1er escadron du train : capitaine Daux ==> 85

Mise en situation sur une carte de la position du Corps d’Erlon à son arrivée dur le champs de bataille.

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