Fleurus, champ de bataille d’une Europe révolue

Fleurus, champ de bataille d'une Europe révolue

L’histoire telle qu’elle est enseignée aux enfants dans nos écoles semble être une chose inaltérable. Un instrument de mesure précis et objectif du passé. La réalité est différente. L’histoire, comme toute chose humaine, est fluctuante. Elle dépend largement de l’interprétation que l’on peut en faire en fonction de facteurs sociaux, économiques et les « objectifs » de l’auteur.

Pour rendre le tableau plus complexe encore, il est nécessaire d’être conscient que le récit historique est une discipline d’autant plus complexe qu’elle dépend très largement du talent de celui duquel nous tenons le récit. Ceci explique la raison pour laquelle un seul événement peut prendre des apparences parfois si profondément différentes.

Pour commencer ce voyage, il convenait d’abord d’offrir une vue d’ensemble sur l’un des caractères particulier de notre entité son passé de « champ de bataille ».

Pour l’illustrer cette portion, nous avons donc sélectionné le document intitulé « Les victoires françaises de Fleurus »  qui reprend le texte intégral de la brochure, parue entre 1934 et 1936, éditée par le comité franco-belge du mémorial de Fleurus sur les batailles de 1690, 1794 et 1815.

Fleurus, champ de batailles, pourquoi ?

« A douze kilomètres au Nord-Est de Charleroi et à une lieue de la rive gauche de la Sambre et de la chaussée romaine, au milieu d’une plaine fertile, s’élève la petite ville de Fleurus, qui a eu la fortune médiocrement enviable, mais unique dans l’histoire, de donner son nom à quatre batailles et de surpasser ainsi Mantinée et Benévent.

Quant aux trois victoires françaises de Fleurus, ce sont celles du maréchal de Luxembourg sur une armée hispano-allemande, aux ordres de Waldeck, du général Jourdan sur les Alliés, de Napoléon sur les Prussiens.

Si Fleurus n’a pas vu le dénouement de ces batailles mémorables, il est bien néanmoins le point de contact, le “ lieu commun ” des positions occupées par les armées en présence dans ces trois grandes actions, dont nous allons retracer les péripéties.

D’après d’anciens écrivains, Fleurus tire son nom de la fertilité de son sol et de ses riantes campagnes (Floridum rus, champs fleuris). L’existence de Fleurus à l’époque gallo-romaine paraît probable. Les antiquités romaines qu’on y a découvertes (bagues à chaton unique, pièces de monnaies, bronze de plusieurs empereurs) et l’étymologie de son nom permettent cette supposition.

L’importance que prit la localité à l’époque franque se déduit du fait qu’elle fut choisie comme chef-lieu d’un vaste doyenné, probablement dès l’organisation de la circonscription de l’ancien diocèse de Tongres ou de Liège. Ajoutons que la première mention historique de la ville n’est pas antérieure au Xème siècle. La chronique de l’abbaye de Waulsort rapporte que Gilbert, fondateur de ce monastère, mourut à Fleurus le 28 mars 977.

Dans le cours du Moyen-Age, Fleurus resta l’une des villes les plus riantes du pays, bien bâtie et ornée de belles places.

Malheureusement, au XVIe siècle, les guerres de religion, les passages fréquents de troupes portèrent le pillage et la dévastation dans nos régions et Fleurus ne fut pas épargnée. En 1591, une bande d’Espagnols mercenaires qui étaient campés près de la ville et qui ne ménageaient pas le pays se mutinèrent à Fleurus et imposèrent des contributions à toutes les communes des environs, les menaçant de pillage, si elles ne s’exécutaient pas. Les Fleurusiens souffrirent longtemps sous le poids de ces exactions et durent s’imposer des sacrifices considérables.

Le titre de cet article a été emprunté à l’article de Charles Mathieu « Fleurus, champs de bataille d’une Europe révolue »  dont le passage ci-dessus a été extrait.

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