1er juillet 1690, Louis XIV au faîte de sa puissance.
La guerre de la ligue d’Augsbourg commença en 1689 .
Mais ses sources sont plus anciennes.
Elles remontent à la paix conclue à Nimègue en 1678 qui a reconnu les conquêtes antérieures de la France (la Franche-Comté, l’Alsace, le Roussillon, et le Nord de la France), ainsi qu’à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685.
Grâce à ces circonstances favorables, l’adversaire le plus acharné du “Roi Soleil”, Guillaume III, roi d’Angleterre et d’Ecosse, n’a eu aucune peine à nouer la “ Ligue d’Augsbourg ”, constituée de l’Angleterre, la Hollande, l’Empire Autrichien et la plupart des princes Allemands dont celui de la future Prusse.
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Pour faire face à cette menace, Louis XIV, alors à l’apogée de sa puissance, ne met pas moins de 350.000 combattants sur pied (la France est alors le pays le plus peuplé d’Europe), et la Ligue met en ligne des armées aussi nombreuses.
L’objectif de la coalition est d’envahir la France, prendre Paris et faire signer une paix humiliante au Roy de France.
La menace est si sérieuse que Louis doit renoncer à ses projets de nouvelles conquêtes et adopter une politique militaire défensive. Pour faire aboutir ses plans, la coalisation compte tirer parti ce qu’elle imagine être une faiblesse de la France de cette époque, les deux grand hommes de guerres français du 17eme siècle, Condé et Turenne, sont morts !
Cependant Louis XIV peut encore compter sur un condisciple de Condé, le prince de Bouteville-Montmenrency, duc de Luxembourg et pair de France. Luxembourg est un excellent tacticien qui a déjà réussi à s’illustrer brillamment pendant les campagnes de Flandres en 1677-1678, mais lorsque débute la guerre (1689), cela fait près de 10 ans qu’il est tombé en disgrâce suite à son éventuelle participation à l’affaire des poisons
Toutefois, Louis XIV, et son Premier-Ministre Louvois, estiment que Luxembourg est le seul à pouvoir faire face à la coalition et lui donnent le commandement de l’armée de Flandre.
L’intention première de Luxembourg est de s’avancer vers Anvers pour menacer, et pourquoi pas prendre, le plus grand port d’Europe.
Mais apprenant que le prince de Waldeck se rapproche de la Sambre pour effectuer sa jonction avec l’électeur de Brandebourg, qui arrive de la Moselle, il se rabat rapidement vers l’Est pour attaquer les Anglo-Hollandais avant leur jonction avec les Prussiens. Filant le long de la rive droite de la Sambre, il passe la rivière entre Ham-sur-Sambre et le château de Froidmont. Sa marche est si rapide que l’ennemi n’en a connaissance que lorsque l’armée française est presque à portée de canon.
Waldeck, qui commande les troupes de la Ligue, se hâte de ranger ses 40.000 hommes en arrière de Fleurus, entre Heppignies et Wagnelée. Luxembourg, disposant lui aussi 40.000 hommes, décide de l’attaquer sans attendre.
Pendant que de Waldeck, persuadé qu’il va être attaqué de face, donne toute son attention à cette partie du champ de bataille, Luxembourg tourne l’aile gauche du dispositif coalisé, franchit le ruisseau de Ligny sur deux ponts de bateaux, traverse le marais de Wagnelée.
A midi moins quart, les combats commencent. L’infanterie de la gauche française entre dans les haies de Wangenies et, après un combat acharné, finit par s’y établir. Au centre, les bataillons français avancent sur Saint-Amand et gagnent du terrain mais le mouvement ne peut se poursuivre.
Suite à une série de coups chanceux, la plupart des officiers supérieurs français commandant le centre et la gauche ont été tués ou blessés.
Sans commandement, les troupes hésitent puis reculent.
La cavalerie française repasse le ruisseau qui traverse Wangenies (le Berlaimont) et rentre dans Fleurus; l’infanterie suit le mouvement.
Saint-Amand doit également être abandonnée, on y laisse seulement le régiment de Champagne, qui s’y est barricadé.
Alors que Waldeck se félicite encore de ce “coup de chance”, les choses se révèlent plus difficile en arrière de sa gauche; et il y voit sa cavalerie dispersée et son infanterie s’éparpiller vers Wagnelée.
Waldeck réagit. Il ordonne à ses troupes de s’établir en barrage entre Wagnelée et la cense de Chassart. En même temps, il donne ordre à sa cavalerie de la droite, de secourir l’aile gauche où le désordre grandit.
Mais les troupes françaises de Saint-Amand reprises en main par de nouveaux officiers ont déjà repris leur marche en avant. Quittant Fleurus, la cavalerie et l’infanterie chargent de nouveau l’aile droite et le centre des alliés.
Cette action brise définitivement la ligne de défense de l’aile droite de Waldeck qui est obligé d’engager ses réserves. Le calcul est payant. Les troupes dispersées se rallient aux carrés et se retirent en bon ordre du champ de bataille.
A cet instant, la victoire est entre les mains françaises mais Luxembourg, prudent, n’ose pas entreprendre une poursuite hasardeuse face à des troupes toujours redoutables.
Au cours de cette journée, Luxembourg a démontré ses immenses talents de tacticien. Il saura utiliser cette victoire pour reprendre l’initiative dans la guerre en cours. A deux nouvelles reprises à Steinkerque en 1692 et Neerwinden en 1693, il vaincra à nouveau les armées coalisées commandées cette fois par Guillaume III d’Orange, Roi d’Angleterre.
Lors de ses victoires, le maréchal Luxembourg va capturer de nombreux drapeaux et étendards ennemis. Ils serviront à décorer l‘église de Notre Dame à Paris. C’est pourquoi les Parisiens lui donneront le surnom de : “Tapissier de Notre-Dame”.
Si les victoires du maréchal de Luxembourg auront permis la conquête de la Belgique, le Roi de France, désireux d’éviter un nouveau conflit, rendra ses conquêtes rétablissant au passage le prestige écorné de la France.