Le travail des enfants dans les charbonnages
Dans la mine, les enfants devaient effectuer aussi bien le travail de jour que pour celui de fond. Dans le charbonnage, leur travail consistait bien souvent :
– Au balayage et à l’arrosage des voies et galeries ;
– Au triage des wagonnets de charbon ;
– Au service de commissionnaires aux mineurs ;
– Au service de préposé aux portes d’aérage. Ils devaient les fermer ou les ouvrir selon la nécessité.
C’était un travail très important, car les portes, après avoir été fermées, devaient être rouvertes au moment opportun pour permettre l’aération des galeries ;
– Au hierchage. L’un des travaux les plus pénibles. Les enfants devaient tirer ou pousser les wagonnets chargés de charbon depuis le lieu d’extraction jusqu’à l’ascenseur du puits.
Donc, obligé parfois de ramper dans des galeries étroites et basses, l’enfant s’attachait au wagonnet par une sangle et le traînait comme il le pouvait, sur les pieds ou les mains, tandis qu’un autre, placé derrière le wagonnet, poussait avec la tête et les mains ;
– Au rallumage des lampes ;
– Au transport des bois ;
– Comme bouteurs ;
– Comme porte-feux ;
– À l’éclairage des chevaux qu’ils précèdent dans les galeries ;
– Parfois au relevage des terres de remblayage dans les tailles ;
– Au triage, au criblage et au lavage des charbons ;
– Au nettoyage des lampes.
Voici comment, en 1842, le docteur Martin Schoenfeld décrit, dans un grand souci d’exactitude la journée des enfants dans les charbonnages de Gilly.
« C’est principalement dans les concessions sous la commune de Gilly que l’on rencontre le plus d’enfants de l’âge de dix à douze ans et même au-dessous de cet âge, qui travaillent dans les mines. Ainsi, c’est à dix ans, limite inférieur de l’âge des enfants employés, que l’enfant de l’ouvrier devient traîneur ou hiercheur. Le minimum de la journée de travail de cet enfant est de neuf heures, depuis sept à huit heures du matin jusqu’à six, ou depuis cinq à six heures de relève jusqu’à quatre heures du matin ; le maximum de la journée est de douze heures, et ce maximum est plus généralement suivi car les ouvriers traîneurs sont, comme les autres, rémunéré à leur tâche et non à la journée. L’enfant se lève à six heures du matin, se lave tant bien que mal la face et les mains, déjeune de café faible au lait, à la chicorée, et de pain ; il emporte avec lui son bidon plein du même liquide et du pain un peu beurré ; dans le courant du travail, il mange et boit selon que le besoin se fait sentir ; le soir, il mange de la soupe et se couche. La distance de la fosse à l’habitation est souvent grande ; souvent ces enfants jouent après le travail et jouissent alors de l’air pur des champs. »
Tableaux montrant le nombre d’enfants travaillant dans le bassin de Charleroi en 1874
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